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Pêche Artisanale : le Grand-Libreville face aux débarquements illégaux de poissons et les points clandestins de débarquements

Avec 800 kilomètres de côtes, le Gabon constitue un véritable tremplin pour les opérateurs économiques qui exercent dans le secteur de la pêche. D’ailleurs c’est l’un des secteurs prioritaires des plus hautes autorités du pays conformément à la déclinaison du programme “Gabon Bleu”. Le pays attire énormément de convoitises. Le résultat est donc sans appel, une raréfaction périodique de poissons favorisée par des débarquements illégaux dans les centres de pêche et points de débarquement clandestins.

En matière de pêche artisanale aux larges des côtes gabonaises, on compte environ 1500 embarcations et près de 5000 pêcheurs dont 75% d’étrangers qui pêchent de 1 à 3 milles marins. Toutefois, ces derniers affirment être souvent confrontés à une raréfaction de poissons. La même situation serait également vécue par les commerçants et les clients dans les Centres d’Appui à la Pêche ou les points de débarquements.

Des points de débarquement clandestins en pleine croissance

Entre le jeudi 22 juin et vendredi 23 juin 2023, plusieurs kilos de poissons ont été débarqués de façon illégale. Au Centre d’Appui à la Pêche Artisanale de Libreville (CAPAL), Onze débarquements de pirogues ont été arraisonnés pour un total de 1456,42 kg de poissons saisis. Le vendredi 23 juin, c’est vingt pirogues arraisonnées cette fois-ci à Port-Gentil pour un total de 2195,48 kg de poissons.

L’opération ”ambuscade” aurait dû permettre selon le désormais ancien ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Pascal HOUANGNI AMBOUROUE à la fermeture des sites de débarquement clandestins.Dans le Grand-Libreville l’on dénombre pas moins de 10 points de débarquement clandestins ( illicites) entre Akanda (Cap Esterias, 1er campement), Libreville et Owendo. À ce phénomène s’ajoute le fait que certains débarquements même dans les centres de pêche s’effectuent de nuits, échappant à la vigilance des autorités car en complicité avec là aussi, certaines commerçantes des centres.

Entre mesures drastiques et préservation des ressources halieutiques

Au centre de surveillance de pêche,service de la direction générale de pêche, plusieurs raisons pourraient expliquer cette raréfaction qui ne serait pas liée à une surpêche. En effet, en 2017 , les autorités gabonaises avaient décidé de la création de 20 aires marines protégées soit 9 parcs marins et 11 réserves aquatiques qui s’étendent sur 53 000 kilomètres carrés et couvrent 26% de l’espace marin gabonais. Il s’agit de la plus grande réserve océanique d’Afrique pour protéger la biodiversité marine. Ces zones sont interdites de pêche.À cela s’ajoutent les facteurs climatiques. À l’instar des autres pays du monde, le Gabon n’est pas épargné par les affres du changement climatique.

La montée des eaux ne facilite pas toujours la présence du poisson dans les lieux habituels de pêche mais également l’accentuation de la chaleur qui bouleverse le milieu de vie de certaines ressources qui parfois sont obligées de s’éloigner du large à la recherche de zones moins chaudes.Les services compétents du ministère de la pêche et de l’économie maritime sont donc unanimes, la raréfaction périodique des produits de pêche n’aurait pas de lien avec une quelconque surpêche. Il n’en serait rien. Tout le contraire, les zones marines du Gabon deborde de poissons qui pourront être péchés pendant des décennies. Mais la vente illicite de poissons est un phénomène qui s’accentue ces dernières années et contre lequel l’Etat gabonais entend apporter des solutions idoines.

Par Herton- Séna Omoungou, Ministère de la Pêche et M. Second Bikiela Koumba. Remerciements à VOA!

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