Pourtant rassurés par le Chef de l’État, Président de la Transition Oligui Nguema, les hommes et femmes des médias du Gabon sont-ils sur le point de se rendre compte qu’ils ne sont “pas du tout libres” d’exercer en toute quiétude leur profession contrairement aux promesses de celui-ci?
C’est en tout cas ce qui pourrait laisser entrevoir cette affaire de “tentative de museler” les journalistes de Gabon Media Time suite à un article puis un reportage sur des soupçons “d’irrégularités” lors de la perquisition conduite chez Ian Ghislain Ngoulou par le procureur de la République André Patrick Roponat. Convoqués à la Direction Générale des Recherches dans la journée du 4 octobre, Harold Léckat, Directeur de Publication et trois de ses agents ont finalement été gardés à vue toute la journée pour des motifs jusque-là toujours inconnus mais sur instructions du procureur général.
Ces derniers auraient finalement été relâchés après minuit dans la nuit du 4 au 5 octobre et raccompagnés chez eux. Tout ceci en strict violation du code de la communication en République Gabonaise et de la loi qui ne pénalise pas le délit de presse. Mais le plus curieux est le mutisme des associations et organisations des médias et des journalistes locaux. Il est étonnant qu’en pareil circonstance plusieurs médias ont très vite fait de prêter leur plume pour condamner leurs confrères qui pourtant n’ont fait que s’interroger sur les procédures de perquisitions et de saisies. Ils sont très peu par contre qui ont osé dénoncé cette tentative de museler la presse.” Les loups ne se mangent pas entre eux”, a-t-on l’habitude d’entendre chez les journalistes.
Pourtant, quasiment aucune solidarité nationale n’est apparue. De nombreuses associations qui disent défendre les intérêts des médias et des journalistes s’apprêtent pourtant à demander des audiences auprès de certaines nouvelles autorités. Au nom de qui? De quels intérêts parlent-ils ? Où sont-elles passé ce mercredi 4 Octobre ?