En donnant son quitus pour l’abattage des éléphants qui sèment la terreur dans les communautés rurales et la libération des prisonniers incarcérés pour avoir tué des éléphants, le Chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema a-t-il de facto donner l’autorisation aux populations de mener une purge contre les éléphants dans leurs lieux d’habitation ? C’est la question qui taraude plusieurs défenseurs de l’environnement et observateurs dans notre pays.
En effet, avec ses parcs nationaux, le Gabon détient l’une des plus importantes réserves naturelles en matière d’habitat pour les éléphants de forêts. L’éléphant fait partie des espèces intégralement protégées (figurant dans l’annexe 1 du Décret n°0164/PR/MEF) et dont la chasse, la capture, la détention, le transport et la commercialisation sont interdits, sauf dérogation accordée par arrêté du Ministre des eaux et forêts au titulaire d’un permis scientifique de chasse ou de capture.Il y a quelques mois l’ancien gouvernement a adopté un projet qui, selon le communiqué final dudit conseil, était pris en application des dispositions des articles 68, 92 et 297 de la loi n°016/01 du 31 décembre 2001 portant classement des espèces animales sauvages en République gabonaise.
Il s’agissait d’élargir encore un peu plus le nombre d’espèces animales protégées. Suite aux propos du Chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema, il faudrait recadrer à tout prix ce qui a été dit, selon le contexte euphorique, afin d’éviter l’amalgame. D’ailleurs, il a réitéré que le Gabon respectera ses engagements internationaux en matière de protection environnementale. Étant signataire d’un certain nombre de conventions et accords, le Gabon ne peut se permettre de les transgresser. Raison pour laquelle les autorités compétentes doivent à tout prix recadrer les populations sur les propos du Président de la Transition. D’autant plus que ce laisser aller risque de profiter aux braconniers.
