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Tribune libre : Le PDG pourrait-il survivre à la perte du pouvoir?

À la suite de la prise du pouvoir par nos Forces de Défense et de Sécurité intervenue le 30 août dernier, le paysage politique national est totalement mis à plat. Il n’y a plus ni majorité, ni opposition. La seule chance est que le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (C.T.R.I.) n’a pas dissout les partis politiques. Tous les partis politiques vont devoir se restructurer durant toute la période que durera la Transition. Cependant, une question mérite d’être posée : le PDG pourrait-il survivre à la perte du pouvoir ?

Rappelons dans la catégorisation des partis politiques, qu’il y a les partis de conquête du pouvoir et les partis de gestion et de conservation du pouvoir. En effet, le PDG qui a été créé le 12 mars 1968 par Albert Bernard Bongo, alors qu’il était déjà Président de la République depuis 1967, rentre dans la catégorie des partis de gestion et de conservation du pouvoir. Le PDG n’a jamais conquis le pouvoir. Il n’a fait que le gérer et le conserver durant cinquante cinq(55) ans , du 12 mars 1968 au 30 août 2023.La longévité du PDG au pouvoir tient au fait qu’il a bénéficié non seulement de l’habileté politique de son créateur Omar Bongo Ondimba , mais également parce qu’il a été pendant vingt-deux ans(1968-1990), le parti unique et donc parti Etat. Mais l’édifice PDG a commencé à s’ébranler en 1981, dès la création du Mouvement de Redressement National(MoReNa).

Il sera sérieusement remis en cause ouvertement à partir de la conférence nationale de mars/avril 1990 avec le retour du multipartisme. Le père Paul Mba Abessole ira même jusqu’à déclarer le “PDG caduc et anachronique”.À la question de savoir si le PDG peut survivre à la perte du pouvoir, on peut y répondre à deux niveaux : au niveau financier (1) et au niveau de la perception de l’opinion (2).Sur le plan financier, le PDG,depuis sa création, a vécu avec les moyens financiers de l’État, de 1968 à 1990, ce d’autant plus que les cotisations étaient prélevées à la source pour tous les travailleurs afin de financer le parti Etat.À partir de 1990, année de retour au multipartisme, les principaux sponsors du PDG sont le président Omar Bongo jusqu’en 2009 et Ali Bongo de 2009 à 2023.

En plus du Grand Camarade et Distingué Camarade, le PDG a tiré ses ressources à partir des contributions de ses militants membres du gouvernement, membres du parlement, des hauts cadres d’administration publique et autres institutions.Autrement dit, ce parti n’a jamais fonctionné comme d’autres formations politiques, avec des dons et des lègues de ses militants. Encore faut-il se poser la question si jusqu’à la date du 30 Août 2023, le PDG avait vraiment des militants de convictions ou des militants intéressés par les leviers du pouvoir que contrôlait le PDG 55 ans durant.C’est maintenant, devenu un parti ordinaire, qu’on pourrait vérifier les véritables militants du PDG prêts à cotiser pour son fonctionnement.

En plus du poids financier difficile à relever pour le PDG, il y a la question de la perception de l’opinion vis à vis de cette formation politique.En effet, le PDG qui a assumé le pouvoir d’Etat depuis 55 ans va devoir subir pendant longtemps le droit d’inventaire de son bilan sur les questions de développements du pays.Ce bilan qui est jugé globalement mitigé n’est pas de nature à embellir l’ image du PDG auprès de l’opinion nationale, si en plus cette opinion tient compte du fait que ce parti politique est resté l’instrument d’un pouvoir monarchique d’Omar Bongo à Ali Bongo pendant 55 ans.Depuis la mise à l’écart de son Distingué Camarade et l’arrestation de son Secrétaire Général, le PDG est devenu aphone. Aucun membre du Secrétariat Exécutif n’a le courage de publier un moindre communiqué pour rassurer les militants de base.

Et pourtant, le C.T.R.I. n’a jamais interdit l’expression et les activités des partis politiques.Ce silence est-il la preuve que le PDG aura du mal à survivre à la perte du pouvoir et à devoir se battre à armes égales avec les autres partis sur l’échiquier politique nationale, au terme de la période de transition qui s’ouvre par la prestation de serment du Président du C.T.R.I., le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, ce lundi 04 septembre 2023?

Pris sur un post

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