L’élection du nouveau Bâtonnier de l’ordre des avocats au Gabon est l’un des dossiers urgents sur la table du Ministre de la Justice, garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout. Et pour trouver une solution à cette préoccupation qui jette un trouble au sein de la justice gabonaise, le membre du gouvernement a récemment choisi de laisser les avocats eux-mêmes décider de qui sera le nouveau Bâtonnier après que le Conseil d’État ait annulé le 20 avril 2023 dernier l’élection du bâtonnier, Raymond Obame Sima.
Quoique inédite quasiment, cette décision de paraître neutre affichée par le membre du gouvernement a entraîné des remous au sein de la corporation qui a décidé d’inviter uniquement l’ensemble des avocats reconnus comme tel et non suspendus , à une Assemblée Générale élective. Celle-ci devrait permettre in fine d’assurer le processus d’élection du nouveau Patron de l’ordre des avocats au barreau du Gabon. D’où la pétition largement diffusée sur les réseaux sociaux afin que les 2/3 des avocats confirment par leur signature, la tenue de ladite assemblée.
Sauf que voilà, cette volonté affichée de mener à bien ce retour à l’ordre constitutionnel tel que voulu par le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions se heurterait aux pratiques moyenâgeuses d’un groupuscule de personnes qui seraient conduit par AKUMBU M’OLUNA Jean Pierre et TATY Justin, deux Anciens bâtonniers. Ces derniers seraient prêts dit-on à tout boycotter. Ils seraient en train de convaincre certains membres de la corporation du bien-fondé de la création d’un Conseil de l’Ordre de Transition composé de 13 membres dont les quatre anciens Bâtonniers (sans le Bâtonnier Foumane étant malade) et de 9 membres du CO choisis parmi les anciens membres du CO.
D’ailleurs pourquoi un Conseil de l’ordre de Transition tandis qu’une élection a été annulée et que par voie de conséquence, une autre doit absolument être organisée ?Selon la Loi n°013/2014 du 07 janvier 2015 fixant le cadre d’exercice de la profession d’avocat en République Gabonaise , l’article 56 dispose que l’Assemblée Générale “se réunit à l’initiative des deux tiers de ses membres, les questions inscrites à l’ordre du jour doivent être remises au secrétariat de l’Ordre quinze jours au moins avant la date de la réunion”.
Et l’article 53 dispose que l’Assemblée Générale ”délibère notamment sur l’élection des membres du Conseil de l’Ordre et du Bâtonnier de l’Ordre National des avocats”. Quel serait donc le véritable projet de ces deux anciens bâtonniers si ce n’est donc que la déstabilisation et le non retour à l’ordre constitutionnel au Barreau du Gabon ? Et pendant ce temps, ils sont nombreux ces avocats qui attendent toujours de prêter serment devant la Cour de Cassation.