Depuis le 30 août dernier le Président de la Transition et du CTRI mène une opération d’interprétation des personnes impliquées dans les affaires de détournements, malversations financières, blanchiment d’argent et autres. Il a notamment mis en garde ceux ayant été impliqués dans des travaux d’infrastructures publiques qui n’ont ni été lancés ni achevés pourtant financés.
Parmi les travaux qui sont plus que jamais pointés du doigt, figurent ceux de l’Université Omar Bongo. Un dossier qui devrait permettre de mettre à nu un grand nombre de personnalités qui depuis des années n’ont jamais rendu compte de l’état dans lequel se trouve la plus grande université du pays malgré des projets initiés pour sa réhabilitation.
Bientôt 10 ans de travaux de réhabilitation toujours en attente de livraison
C’est l’une des préoccupations des étudiants de l’Université Omar Bongo cette nouvelle année universitaire. ”Où vont loger les étudiants en situation de vulnérabilité, loin de leurs parents restés en provinces ?”. Cette question est d’autant plus légitime au regard des travaux des résidences universitaires toujours pas livrés après 10 ans. La situation des voiries, de la maison de l’étudiant,de l’infirmerie et autres laisse également un goût amer au travers de la gorge.
”Il est difficile d’admettre que dans un pays normal avec les moyens conséquents qui ont été dégagés pour ces travaux on n’ait toujours pas engagé des poursuites judiciaires contre les personnes qui ont géré ces dossiers importants ”, a décrié un étudiant inscrit en Master 2. L’UOB aujourd’hui compterait plus de 25 mille étudiants mais qui font face également à des années universitaires jonchées. Tout serait à refaire à l’UOB.
Bref rappel de juillet 2020
Selon les révélations du quotidien L’Union au mois de juillet 2020, le ministre Francis Nkea Ndzigue, avait saisi le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, pour l’ouverture d’une enquête sur « le paiement des frais d’inscriptions des étudiants par Airtel Money depuis l’année académique 2014-2015, sur la base d’un contrat avec l’opérateur Airtel, les recettes issues des contrats signés avec les opérateurs installés au sein du campus universitaire et la soustraction frauduleuse de quatre bus de marque Toyota ».
D’après le membre du gouvernement qu’il était,les premiers éléments de l’enquête auraient permis de retrouver entre ”les mains du recteur de l’époque et des autres responsables de l’université, 24 véhicules dissimulés”.Par ailleurs, le ministre avait précisé vouloir faire la lumière sur la gestion des frais d’inscriptions des étudiants.
Sur la somme 1,4 milliard de francs perçus par l’université via Airtel Money au titre des frais d’inscriptions, ”le Recteur et ses acolytes auraient mis en place une commission dans laquelle chaque membre s’attribuait des primes colossales.Le recteur, par exemple, se serait octroyé 12 millions de francs de salaire par mois et 70 millions de primes par an de fonds de souveraineté, soit près de 7 milliards depuis l’année académique 2014-2015”. Dans tous les cas, l’UOB a bien de secrets à nous livrer pour sa restauration.